Social Wars : l’Empire contre-attaque ?

Si pour beaucoup, ces temps estivaux sont synonymes de repos, de vacances et de déconnexion de ce monde relié de toutes parts, ça n’est guère le cas dans le monde merveilleux des réseaux sociaux ! Bien que le temps ne soit pas à la pluie sur l’Hexagone -pour notre plus grand plaisir, c’est un véritable déluge d’annonces qui s’est déversé sur la Toile, et plus particulièrement depuis la semaine dernière.

À l’origine de ces événements, Google. En effet, le géant du Web a officiellement lancé, Mercredi 29 Juin, la version bêta de son nouveau réseau social, Google +. Google n’en étant pas à son coup d’essai dans le développement du social autour de son moteur de recherche, ce lancement a fait les choux gras de la blogosphère. Le but de ce billet ne sera donc pas de faire un n-ième article sur Google +, ses défauts et ses atouts, mais de remettre cet outsider des médias sociaux (si si! C’est encore un outsider!) dans un contexte concurrentiel plus global et ainsi de voir comment Facebook, principalement, tente de barrer la route de Google.

Après une semaine de lancement, les « happy fews » qui sont inscrits sur Google + montrent un réel engouement pour ce nouveau réseau social. Ce dernier (dont l’ergonomie et certaines fonctionnalités sont inspirés de ses concurrents que sont Twitter et Facebook) est amené, à terme, à devenir LA plateforme qui centralisera toutes les fonctionnalités de Google (Reader, Docs, Gmail etc…). Le fonctionnement même de nos réseaux sur Google+, organisés en « Circles », et la manière de les constituer, se base sur le même fonctionnement que Twitter. Plus d’informations sur le blog de Donatien…

Nous serions tentés d’affirmer que Google semble avoir (enfin!) trouvé la recette idéale pour socialiser son moteur de recherche… Mais ce serait sans compter sur la réaction quasi-immédiate de son concurrent direct, Facebook ! Le réseau social aux 703 millions d’utilisateurs, par l’intermédiaire de Mark Zuckerberg lui-même, attaque sur tous les fronts pour contrecarrer tout avantage concurrentiel que Google+ pourrait avoir.

Le jour même du lancement de Google+, Mark Zuckerberg annonçait le lancement prochain de « something awesome! ». Les rumeurs vont bon train, avec celle persistante d’un tout nouveau service de chat vidéo, en partenariat avec Skype. Si tel était le cas, Facebook neutraliserait l’un des atouts de Google+ nommé « HangOut », un service de visiophonie intégré au réseau social. En parallèle, une équipe de développeurs a déjà adapté le système de « Circles » au réseau Facebook, bien qu’il ne soit pas encore généralisé à tous les utilisateurs.

Au final, c’est à croire que Facebook avait prévu depuis longtemps l’arrivée de Google+, et de ses éventuels atouts, tant la bataille entre ces 2 géants du Web s’est intensifiée en seulement une semaine. L’anecdote la plus amusante, qui à coup sûr, ne doit pas plaire à Larry Page et Sergey Brin (ndlr. Fondateurs de Google) : Le profil ayant le plus d’amis/followers sur Google+ n’est autre que celui de… Mark Zuckerberg lui-même !

À ce stade, nous pourrions nous lancer dans une réflexion sur le bien-fondé ou non, de cette vague de centralisation qu’est en train d’opérer Google avec tous ses services, et notamment Picasa et Blogger. Il est à mon sens plus judicieux de se mettre du point de vue de l’internaute Lambda que nous sommes, à toute heure de la journée devant nos écrans. Laissez-moi toutefois laisser ce passionnant débat sur cette petite analogie. La pluralité des réseaux sociaux est un peu comme une maison. À chaque activité son espace. La bibliothèque pour lire, le bureau pour travailler, la salle de jeux pour se divertir, le salon pour se reposer ou accueillir. Pour presque chacune de ces activités, il existe un réseau social dédié. Centraliser toutes ces activités sur un seul et même média social, c’est comme si vous cassiez tous les murs de votre maison, pour n’avoir qu’un seul et même espace. La question est donc : Seriez-vous à même de lire ou de travailler pendant que vos amis discutent dans la même pièce ? ;-)

Mais place à présent, comme dit auparavant, à l’internaute. Celui qui chaque jour, midi et/ou soir, se connecte à Facebook ou Google et navigue sur la Toile. À travers toutes ces annonces, toutes ces nouveautés, la finalité reste fondamentalement la même : l’internaute. En ce sens, la concurrence à présent avérée entre Facebook et Google, depuis maintenant plusieurs mois (et pas seulement depuis cette semaine!), est une concurrence saine qui a toujours poussé ces 2 géants à créer, inventer, innover, toujours au service des internautes. Cette « bataille créatrice » est une réelle contribution, sur le long terme, à conserver ce cycle d’innovation et de créativité dans lequel est le Web aujourd’hui (à tel point que l’on parle d’ores et déjà d’une nouvelle bulle spéculatrice de l’Internet)…

…Et vous l’aurez compris, ça n’est pas pour nous déplaire ! :-)